Socialisation sexuée inversée  : processus par lequel l’enfant intériorise les divers éléments de la culture environnante. Cependant dans ce cas-là, les enfants intérioriseront une culture qui est différente de celle qui est conformes aux normes de la société.

2 ​LA CONSTRUCTION DE DISPOSITIONS SEXUEES « INVERSEES » : DES MODES DE SOCIALISATION SPECIFIQUES.

2.2 DES CONFIGURATIONS FAMILIALES

Cette socialisation participe beaucoup à l’envie de pratiquer un sport dit masculin. En effet les femmes aillant un père ou des frères dans le milieu sportif auront plus tendance à suivre cette exemple. D’après Catherine Louveau, l’envie de compétitivité dans ce cas se fait très jeune même si il y a plusieurs modes de fonctionnement. Par exemple : le père peut emmener sa fille sur le terrain sportif dès son plus jeune âge ou alors la fille va être amenée à faire du sport très jeune et va donc avoir un esprit compétitif très rapidement. Dans les 2 cas, le sport rentre rapidement dans la socialisation des jeunes filles.

Les filles qui grandissent dans le milieu sportif auront tendance à côtoyer plus fréquemment des groupes de pairs masculins. Elles les suivront dans leur activité et dénigreront les activités dites « féminines ».

Ce modèle souvent définit comme « garçon manqué » peut être plus ou moins marqué chez ces filles. Chez les footballeuses, cet exemple va souvent être très présent car pour s’intégrer aux groupes de garçons il faut connaître la culture du football très rapidement et montrer ce dont on est capable de faire. Les personnes vivant dans un milieu rural seront aussi plus amenées à suivre un modèle de socialisation sexué inversé car elles grandiront dans un milieu où elles commenceront à jouer au foot dans leur club de village où l’équipe de garçon est composé des personnes qui sont avec elle à l’école.

Or pour les boxeuses ce n’est pas forcement la cas. Les boxeuses vont souvent commencer le sport dans des domaines dit féminin comme la gymnastique ou la danse et vont ensuite se diriger vers la boxe. Ce mode de fonctionnement fait que le caractère du « garçon manqué » sera moins présent.

Cette différence de socialisation sexué inversé qui arrive plus où moins vite chez les filles va souvent déterminer le sport qu’elles vont adopter. Les footballeuses se retrouvent dans ce milieu vers l’âge de 4-6 ans et jusqu’à 13-14 ans elles vont jouer dans des équipes mixtes alors que les boxeuses vont s’orienter vers ce sport vers l’âge de 15 voir 20 ans.

Les filles pratiquant des sport atypiques pour leur genre développent une puissance physique et une forme d’agressivité plus voyante que les autres filles, ce qui leur permet de faire face à la critique. Ce qui est plus simple pour les femmes se dirigeant vers le foot car elle vont pratiquer ce sport dans une équipe complétement féminine alors que les boxeuses vont être en permanence confronté à des personnes de sexe masculin.

L’influence de la famille sur ce côté « garçon manqué » peut être différente selon les personnes. Il peut y avoir un contrôle des parents sur cet aspect qui peut contraindre les filles de rester dans les cases « féminines » ou au contraire une apparence modérer de cet aspect qui va être présent quand elles seront dans leur club de sport mais pas dans leur vie de tous les jours.

 La configuration familiale joue aussi énormément. Les femmes voulant changer les préjugés sur le sport, abordent aussi le sujet du modèle traditionnel des tâches ménagères au seins de la famille en s’y opposant de manière plus ou moins forte.

​ ​On distingue 2 types de configurations familiales qui favorisent une socialisation sexuée inversée :  

-        Dans les familles où il y a que des filles et un père qui aime le sport, une des filles souvent la plus jeune va se tourner vers un sport masculin pour satisfaire son père. C’est l’idée du « garçon manquant » évoquée dans certains travaux comme dans ceux de Catherine Marry, sociologue française du 21e siècle qui a travaillé sur la sociologie du travail et des études de genre.

-        L’autre configuration qui peut mener à une socialisation sexuée inversée est dans le cadre d’une famille nombreuse, souvent d’origine maghrébine, où les filles suivent le chemin de leurs grands frères.

Ce dispositif sexué inversé n’oblige pas les femmes à pratiquer ces sports mais il y contribue fortement. Pour le sport de haut niveau, les femmes peuvent être amenées à modifier leur socialisation primaire afin de rentrer dans les cases du sport masculin si cela n’a pas déjà été fait. Les différentes façons évoquées juste avant pour participer aux sports qui ne sont pas standard pour le sexe féminin montrent qu’il y a plusieurs façons d'arriver à une socialisation sexuée inversée.

​3. LA MODIFICATION DES DISPOSITIONS SEXUEES : L’IMPORTANCE DU CONTEXTE

Tout d’abord, la médiatisation de ces 2 sports est différentes. Si pour le foot, il y a peu de représentation des femmes dans les revues contrairement au foot masculin, pour les boxeuses la pratique de ce sport est aussi discrète que celle pour les hommes et les seules médias qui montre ce sport féminin montre une image très stéréotypée. En France, le foot féminin est peu mit en avant alors que le foot est le 1er sport pratiqué en France. Même si aujourd’hui le foot féminin est de plus en plus mit en avant, par exemple avec l’apparition du ballon d’or féminin en 2018, il reste encore beaucoup de chemin a faire. Le ballon d’or est une récompense attribuée pour la meilleure joueuse de foot de l’année.

La représentation du foot féminin dans la société est très critiquée et méprisée. Pour la boxe, les institutions cherche à développer ce côté féminin qui pour eux est une stratégie pour moderniser ce sport. Si l’apparence des femmes dans le football apparait comme féminine, pour les boxeuse leur apparence semble égalitaire à celle des boxeurs. Dans la boxe il y a très peu de différence de comportement car les groupes sont mixtes contrairement aux équipes de foot qui sont exclusivement composées de femmes.